Quand on parle de la Chine, on pense souvent au communisme, à la tradition, au patriotisme, à la valeur de la famille… Or, lorsqu’on va à Hong-Kong, force est de constater que cette ville, bien que Chinoise, est différente du reste de la Chine :
– Ville cosmopolite avec de nombreux anglophones
– Ses innombrables buildings et ses bus à l’impériale vous rappelleront davantage Londres ou New York que Beijing
– Hong-Kong est l’une des villes les plus riches du monde. Son PIB comme son PIB par habitant, par rapport au coût de la vie locale, dépassent celui de la Suisse.
– Hong-Kong est l’un des pays les libéraux du monde (et les plus inégalitaires)
– La monnaie de Hong-Kong est différente de la monnaie Chinoise (dollar de Hong-Kong)
– On roule à gauche à Hong-Kong
– Les Chinois du continent ont besoin d’un visa spécial pour habiter à Hong-Kong
Bref, Hong-Kong est bien différent des autres villes Chinoise à bien des égards. Petite retrospective sur l’histoire de la ville.
Histoire de Hong-Kong
Jusqu’en 1840, la zone correspondant à Hong-Kong actuellement n’était qu’une zone montagneuse abritant quelques villages de pêcheurs sans grand intérêt. En 1830, il n’y avait que 7 500 habitants sur l’île de Hong-Kong (contre plus d’un million aujourd’hui), principalement des pêcheurs et des producteurs de charbon de bois.
Mais le territoire est intéressant stratégiquement parlant, car il se situe à l’avant de la baie des perles où se situe Canton, seule ville autorisée à commercer avec les étrangers. Et le site peut accueillir un port en eaux profondes. Pour ces deux raisons, les Anglais ont envahi l’île de Hong-Kong lors des premières guerres de l’opium, dès 1839, une guerre qui opposa les Britanniques et les Chinois. Les motifs de la guerre ? Pour faire simple, les anglais important de plus en plus de produits Chinois, créant un déficit de leur balance commerciale (à l’époque déjà) et les Chinois étant peu enclins à acheter des produits étrangers poids de la tradition), les Anglais exporteront de plus en plus d’opium vers la Chine…
En 1842, la guerre se termine, les Britanniques l’emportent haut la main, et forceront la main des Chinois avec la signature du traité de Nankin, un traité qui permettra notamment aux Chinois de récupérer Hong-Kong comme une place économique et militaire. Dès lors, Hong-Kong, jusque là zone rurale reculée, prend de l’importance et la population de l’île augmente rapidement, à 30 000 habitants dès 1850. Lors de la rébellion Taiping, qui fut l’une des guerres les plus sanglantes de l’humanité (20 à 30 millions de morts), de nombreux réfugiés se rendirent à Hong-Kong, et la population est multipliée par 3 en 15 ans (120 000 habitants en 1862), et Hong-Kong s’agrandit et annexe la péninsule de Kowloon en 1860, puis les nouveaux territoires plus au Nord en 189, puis les nouveaux territoires plus au Nord en 1898. Les Britanniques négocient un bail de 99 ans sur le territoire (jusque 1997 donc).
La colonie se développera rapidement démographiquement mais demeure assez pauvre. – 1,6 millions d’habitants en 1941. La colonie souffrira lors de son attaque par le Japon, mais le Japon pliera bagage en 1945 lors de sa capitulation, et lors de l’avènement du parti communiste en 1949 en Chine continentale, la population afflue en masse à Hong-Kong. Dès 1960, la ville commence à se développer économiquement. Au départ, c’est le textile, bénéficiant d’un bas coût de la main d’œuvre. Puis la ville se développant, elle se spécialise dans la finance et devient une figure de proue des Occidentaux investissant en Asie. C’est de Hong-Kong que transitent la majorité des biens importés ou exportés en chine, des investissements. Lors de l’ouverture économique de la Chine, en 1979, Hong-Kong investit massivement en Chine, aboutissant à l’émergence de sa région – notamment Shenzhen, passant en 30 ans d’un village de pêcheur à une mégalopole moderne.
En 1997, les Britanniques rendent Hong-Kong à la Chine. D’énormes craintes subviennent quant à l’avenir de Hong-Kong passant pour giron communiste, mais les communistes, sans doute conscient qu’ils n’avaient pas intérêt d’étouffer cette ville dont ils avaient besoin, ont adopté, jusqu’en 2047 au moins, le principe « 1 pays, 2 systèmes ». Hong-Kong, bien que Chinois, permettant à Hong-Kong de conserver sa monnaie, son système légal, ses lois sur l’immigration et son système politique. Un principe adopté également à Macau, bénéficiant lui aussi du même principe « 1 pays, 2 systèmes ».
Synthèse
Pour résumer, c’est parce qu’il y a Canton qu’il y a eu Hong-Kong, et c’est parce qu’il y a Hong-Kong qu’il y a eu Shenzhen. A l’origine simple colonie britannique située à l’avant de la baie des perles pour contrôler les échanges réalisés au port de Canton, Hong-Kong s’est rapidement développée grâce à un fort afflux de Chinois du continent à chaque crise – rébellion Taiping, prise de contrôle de Mao Zedong – et s’est développé économiquement au point de devenir l’une des plus grands et plus riches villes du monde.